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D'après vous, jusqu'où ira le metal ?
Le métal dans son sens global – comme l'a définit Fabien Hein – existe depuis une trentaine d'années. Ce qui veut dire que nous sommes dans une période relativement jeune de son développement si on le compare au Rock (60 ans) ou encore au Jazz centenaire. Aujourd'hui le métal foisonne de dérivés différents mais a de plus en plus une vrai vocation fédératrice qui tente à regrouper tous les styles sous une unique appellation : METAL.
Contrairement à beaucoup de courants musicaux éphémères (Techno, Boys Band) qui n'ont qu'une vocation commerciale, le métal a su faire la différence et s'inscrire sur la durée. Les acteurs de cette musique sont souvent des passionnés qui choisissent de ne faire aucun compromis pour se vendre. Ce courant bénéficie d'une image relativement bonne dans de nombreux pays (Finlande, Belgique, Royaume-Uni) mais souffre énormément dans notre propre pays : la France. Je prend l'exemple d'Elvaron qui dans un registre progressif où l'essence même du mouvement est l'avant-gardisme, le désir d'exploration musicale, l'absence de limitations, on peut percevoir ici ou là quelques oeillères bien calées. Il suffit qu'un groupe comme Elvaron dispose des qualités musicales pour rivaliser avec quelques ténors internationaux du genre que déjà on lui reproche de travailler différemment ses mélodies, son approche de la production et négliger l'apport de musiques plus radicales . J'essaye aussi de m'exprimer un maximum pour faire accepter le métal auprès de publics ayant d'énormes a priori. La dualité de ma formation musicologie/musiques actuelles permet de crédibiliser mes propos.
Quel est votre meilleur souvenir musical ?
Les souvenirs sont multiples, ils vont de notre premier enregistrement dans ma chambre à la première scène en passant par l'expérience en studio. Ouvrir pour Blaze fut un grand moment, flâner l'après midi avec Helloween ou s'éclater avec Time Curve Symmetry en sont d'autres. Jouer de la guitare au sein de l'orchestre du conservatoire national de région de Nancy fut une expérience incroyable. Il y a aussi le soir où Laurent Bocquet m'a appelé pour me dire que nous pouvions signer chez Thundering. Mais au delà de tout ça, le souvenir qui m'a le plus enseigné est ce festival en 2002 où nous étions en tête d'affiche. On se croyait au top, on se prenait pour des vraies stars… et tout le monde s'est barré avant notre show !!! Depuis ce jour, j'ai relativisé et je suis devenu beaucoup plus cool et posé. Je suis content que cette période « grosse tête » soit définitivement révolue et je le dois à ce jour en particulier.
Quelle est votre définition de la musique ?
La définition de la musique d'Elvaron est avant tout d'ordre synthétique. Nous ne sommes pas de ceux qui revendique le « Zéro influences ». Nous avons forgé nos personnalités autour de la musique qui nous accompagne depuis notre plus jeune age. Notre formation musicale « savante » nous permet de comprendre et d'analyser la musique d'une façon rationnelle. De plus cela nous permet de synthétiser toutes ces influences (Heavy, Thrash, Black, Rock, Blues, Classique) et d'en faire une musique unique et originale : celle d'Elvaron. Je considère que la musique est chargée d'un caractère que l'analyse structurelle ne pourra jamais complètement expliquer ; c'est un tout, supérieur à la somme de ses parties
Comment voyez vous votre futur ?
Elvaron va continuer son chemin, évoluer sans se soucier des modes. Notre liberté artistique n'a pas de prix et nous pouvons composer simplement en suivant notre instinct et nos envies. Nous sommes déjà sur la composition du quatrième album et nous avons beaucoup de projets musicaux parallèles qui devraient sortir en 2006 et 2007. Je ne désespère pas qu'Elvaron soit un jour reconnu.
Quelle musique vous indispose ?
Aucune, c'est l'essence même de la tolérance. Il faut juste accepter que certaines musiques ne soient plus des œuvres artistiques mais des produits commerciaux. A partir de là tu peux dire, non je n'en veux pas chez moi. Avoir le choix est encore un des rares privilèges que nous ayons encore, alors il faut le faire valoir. J'aimerai avoir le choix de ne pas entendre de musique dans les supermarchés, magasins divers ou pire, dans la rue. |
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