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Avec The five Shires vous entrez dans le monde “labélisé” (via Thundering), est-ce la concrétisation d'années d'efforts musicaux ?
Oui je crois qu'on peut dire ça dans la mesure où le groupe existe depuis 10 ans et que notre premier album (autoproduit et autodistibué) est sorti en 1997. Nous avons signé 3 ans après la sortie de Mages Battle, ce qui est un laps de temps assez long dans la vie d'un groupe ! Nous espérons sincèrement que cette collaboration va concrétiser d'autres projets…
Qu'attendez vous maintenant de cette signature ?
Comme je viens de le dire, nous allons sortir notre prochain album chez Thundering… enfin sous le label Manitou. La diffusion et la promotion pour ce disque va passer à un niveau supérieur. Dans l'absolu, nous aimerions être produits de A à Z… mais ce n'est pas encore à l'ordre du jour.
Votre line up ne semble pas encore très stable, est-ce que cela est handicapant pour la promo concert de votre album ?
Depuis sa création, Elvaron n'a cessé d'être en mouvement interne. Etant le seul rescapé du groupe originel, je me demande si je ne suis pas un peu trop dur à vivre ! Plus sérieusement, chaque changement a été difficile et handicapant. Forcément, la promo est plus difficile si tu ne peux pas tourner, faute de personnel. A chaque fois qu'un nouveau membre arrive, je dois reprendre tout le travail depuis le début. Avec le line-up actuel, une chose est sûre, nous allons mettre en boite un putain d'album qui va déchirer !!
D'ailleurs avez vous des projets tournées/ou festival de prévus ?
Nous jouons cet été à Nancy pour 2 concerts très spéciaux… dans le cadre d'un festival de musique classique. Nous tenterons de montrer au public l'influence que peut avoir la musique du répertoire sur la composition et l'écriture. Nous nous produisons donc aux Nancyphonies le samedi 10 juillet à 21h00 place Stanislas et le vendredi 23 juillet à 21h00, cour de la Manufacture. Ces concerts seront les premiers avec le nouveau line-up.
Peux tu brièvement nous présenter les membres du groupe actuel et les futurs prétendants si il y en a ?
Ok, avec plaisir. En premier lieu, il y a Nicolas Colnot. Bassiste de son état (les Vosges), c'est également le meilleur compositeur du groupe. Nous nous connaissons depuis notre première année de fac, c'était en 1996 !! C'est un fan de la première qui a ensuite légitimement intégré Elvaron.
Ensuite, il y a Fred Renaut, notre nouveau batteur. C'est un vrai batteur de prog' avec une réelle culture musicale et une soif d'apprendre toujours plus. Il a un jeu très fin qui va en surprendre plus d'un !
Notre petite nouvelle, Lindsay Messaoudi qui reprend la place laissée par SeeK, notre ancien clavier. Pianiste et chanteuse de formation, c'est elle qui assure toute la base orchestrale et symphonique, essence même d'Elvaron.
Enfin, last but not least… Matt Morand, guitare et chant.
Sachez chers lecteurs qu'il existe une rubrique nommé portraits sur notre site, qui dévoile notre personnalité la plus extravertie !!
Pas de futurs prétendants, nous sommes au complet. Il n'est pas impossible que SeeK vienne faire quelques solos de clavier sur le prochain Elvaron…
Passons à ce nouvel album, peux tu nous en dire plus sur le “concept” ? Est-ce la suite de l'histoire de Raistlin débutée sur Mages Battle ?
Oui tout à fait, c'est bien la suite de Mages Battle. Après sa conquête du monde grâce à son alliance avec les forces maléfiques, Raistlin se retire dans son domaine: la tour de Palanthas... The Five Shires retrace l'histoire d'un long voyage de trois personnages (un elfe, un humain et un nain) qui vont traverser les contrées de leur monde agonisant à la recherche de Raistlin afin de venger les leurs. La chanson The Five Shires est divisée en sept parties de même que l'album (divisé en sept chansons). Prelude est une plage introductive préparant nos compagnons au voyage. Dans The Kingdom Of Lerendi les trois aventuriers traversent la première contrée ; celle des humains. Ils sont quasiment tous décimés et les rares survivants n'ont plus d'espoir. C'est ici que l'humain va promettre à son peuple de le venger. The Elves Of Alfheim (instrumentale) retrace la traversée du royaume des elfes. Par chance pour leur race, les elfes vivent dans les forêts et peuvent aisément se cacher et c'est pourquoi les armées de Raistlin ne les ont pas décimés. Nos trois aventuriers sont accueillis comme des frères, une fête est donnée en leur honneur. Puis c'est le départ pour le royaume des nains. Dans The Dwarves Of Rockhome nos compagnons vont voir un peuple d'esclaves travaillant dans les mines et forgeant des armes pour Raistlin. Il ne les a pas tués mais réduis en esclavage ; les trois héros sont trop peu pour délivrer un peuple et vont donc continuer leur route. La contrée suivante est celle des gnomes. C'est un peuple savant mais étrange ; ils passent leur temps à fabriquer des machines dont ils ignorent l'utilité et sont toujours occupés sans jamais être à ce qu'ils font. Dans The Nothern Reaches (instrumentale) nos compagnons vont les rencontrer et apprendre la mise en déroute des soldats de Raistlin grâce à toutes leurs inventions et autres machines qui ont repoussé l'ennemi. Dans The Orcs Of Thar les aventuriers vont se faire prendre par les orques ; peuple sauvage et sanguinaire aux ordres de Raistlin… mais grâce à leur agilité et aux sortilèges de l'elfe, ils vont s'échapper et arriver en vue de la tour de Palanthas. Finale est un postlude instrumental retraçant les émotions des trois aventuriers après ce voyage éprouvant. The Tower Of Palanthas raconte l'arrivée des aventuriers à la tour de Raistlin ; le paysage aux alentours est dévasté et la tour répand son ombre menaçante sur toute la vallée. Arrivés à l'intérieur, ils tombent dans un piège mais réussissent finalement à atteindre le laboratoire de Raistlin où se tient une mystérieuse porte de pierre sculptée et ornée de têtes de dragons. A travers cette porte, nos compagnons voient un autre monde dans lequel une grande guerre se prépare. Dans Beyond The Gate ils se préparent à traverser cette porte mais espèrent juste pouvoir un jour rentrer chez eux. Bloodstone Lands présente nos trois aventuriers et l'espoir qui les anime et leur donne la force de continuer à se battre pour venger leurs femmes, leurs amis et leurs enfants assassinés par les armées de Raistlin. The Quest For Alifaar's Door nous plonge dans cet autre monde dans lequel le chaos étend son pouvoir. Le conseil des magiciens de Ravenland décide d'envoyer deux guerriers à la recherche d'un sorcier nommé Alifaar qui s'apprête à réveiller un démon du nom de Menedhen. Ils ignorent alors qu'Alifaar et Raistlin sont en fait une seule et unique personne défendant la porte qui relie les deux mondes. Après un passage à l'auberge de Karling, les deux guerriers se mettent en route. Dans Killianor's Sight les deux guerriers quittent l'auberge et pendant leur voyage ils vont être confrontés à une bande d'orques. Après un dur combat, ils vont recueillir un jeune gnome prisonnier des orques qui voulaient dérober son invention : une bien étrange machine. L'un des deux guerrier nommé Maltaar pense à son peuple qui risque d'être exterminé et à sa bien aimée Killianor. The Rope est une chanson différente car elle ne fait pas partie de l'histoire. C'est un hommage à un ami décédé.
Vous semblez très ancré dans un univers Fantasy, est-ce l'influence des jeux comme Magic The Gathering et Warhammer cités dans les remerciements ou une petite influence Tolkien (un nain, un humain et un elfe tient cela me faire penser à quelque chose ;) ?
A vrai dire, je ne me suis pas basé sur Tolkien mais sur Weiss & Hickman et la saga Dragonlance dans un premier temps… Ensuite, SeeK a écrit une nouvelle : L'alliance du Dragon noir, qui sert désormais de base aux textes. Je fais un peu mon choix dans divers œuvres littéraires et je fais mon concept ;-). Mais effectivement, les jeux de rôle et les bouquins d'héroic fantasy font partie de la vie d'Elvaron.
The Five Shires est une réédition, pourquoi avoir choisi de retravailler l'ancienne version (question stupide je sais :)) et surtout êtes vous contents du résultat ?
Je ne te cache pas que cette question est assez récurente ;-). Nous avons profité d'un concours de circonstances (10 ans du groupe, épuisement du précédent pressage, nouveau line-up, nouveau matériel, pré-production du troisième album) pour ré-enregistrer The Five Shires. Il faut dire que la première version ne bénéficiait pas vraiment d'une bonne production étant donnés les moyens réduits que nous avions à l'époque. Maintenant je peux écouter l'album tranquillement en me disant que le son est vraiment correct… Tout cela fut possible grâce à notre ingé son Christophe Heyrend et au concours d'autres partenaires externes pour le mastering et la pochette. Je suis satisfait de cette version qui a permis d'expérimenter quelques trucs que nous allons développer sur le mixage du prochain Elvaron. De plus, ça nous a replongé dans un processus de composition pour proposer un CD bonus ce qui nous a enchanté.
Est-ce que retravailler des morceaux existants est plus aisé que d'en recomposer des nouveaux ? En tout cas cela doit demander une rigueur énorme pour ne pas s'éloigner de l'objectif premier non ?
Dans notre cas, cela n'a pas été trop difficile étant donné que tout est écrit sur partition… même les breaks de batterie ! Nous n'avons pas vraiment retravaillé, mais juste rejouer les morceaux comme la première fois. Il y a quelques différences au niveau de la batterie ou encore des solos de guitare, de la basse ou du chant mais en gros c'est la même chose. L'étape décisive fut le mixage, et c'est pour cela que nous avons fait appel à quelqu'un d'extérieur, une oreille neuve.
Votre musique est à la fois très technique et très directe, vous revendiquer vous plutôt du mouvement Heavy ou de la vague progressive ?
Nous pouvons difficilement renier nos racines heavy ; Iron Maiden, Metallica mais personnellement j'ai grandi en écoutant du prog' ; surtout Marillion et Rush. Ensuite, je me suis plongé dans la vague thrash technique de la fin des 80' (Overkill, Testament, Tourniquet). Mais il est vrai que les racines heavy sont communes à chacun des membres d'Elvaron. Néanmoins cela se ressent davantage sur Mages Battle que sur The Five Shires. Nous ne revendiquons rien particulièrement en fait !
Quels sont les groupes qui vous ont le plus influencé ?
Comme je te l'ai dit : Rush, Maiden, Overkill mais aussi Dream Theater et SymphonyX.
Matthieu, tu es le producteur du groupe, est-ce facile d'avoir cette double casquette ?
En fait je porte pratiquement toutes les casquettes (rires). Je produit, je suis le graphiste, je compose, j'écris les textes, je manage, je m'occupe des envois presses et médias, je répond aux interviews. J'adore faire cela. Elvaron, c'est ma vie à 200%. Je mange Elvaron, je dors Elvaron. Je l'ai créé et je me suis battu pour arriver où nous en somme… et ce n'est pas bien loin !!! Ce projet représente 10 ans de ma vie.
Pour ce qui concerne la production, je suis baigné dedans depuis les débuts. J'ai acheté mon premier 8 pistes analogique en 1994. Depuis, j'accumule le matos et j'ai mon studio qui n'est pas si mal que ça. Mais maintenant je vais me décharger de plus en plus du mixage car c'est vraiment la partie la plus difficile.
Cette production est d'ailleurs très professionnelle malgré sa complexité, quel matériel utilisez vous lors de vos sessions enregistrement ? Tout cela se passe sur Nancy ?
Les enregistrement se passent dans le Elvaron's Lair qui est notre home studio. Je possède une carte son semi-pro ADDA 2000 avec Cubase SX ou LogicAudio comme logiciels. Pour la voix, j'utilise un pré-ampli à lampe, un compresseur et surtout un très bon micro studio à condensateur. Pour la gratte et la basse, des Line6 Pod Pro en direct. Nico joue sur une Cort viva et moi sur ma bonne vieille ESP M-II custom. Les synthés sont pris en direct. Pour la batterie, c'est essentiellement du capteur midi puis de l'échantillonnage. C'est la solution la mieux adaptée à notre budget pour l'instant. Cela permet d'avoir un son métal sans se ruiner. Plus tard, quand nous en aurons les possibilités techniques et matérielles, nous prendrons le son acoustique de la batterie sans passer par les capteurs midi. Le gros travail ensuite, c'est le mix qui se fait chez Tof, notre ingé son.
Entre concert ou studio que choisiriez-vous ? ( autrement dit que préférez vous le contact avec le public ou l'étape de création d'un album) ?
Nous sommes davantage tournés vers le studio, même si nous adorons la scène. L'étape de création et de composition est tellement intense que c'est ça que je préfère. Et puis pour des raisons de timing et surtout de boulot, les concerts ne sont pas notre priorité. Nous ne vivons (et ne vivrons jamais) pas d'Elvaron, cela me coûte beaucoup plus d'argent que ça ne me rapporte… même si le but n'est absolument pas de se faire de la tune. Mais chacun de nous à un job et nos emplois du temps se goupillent assez mal pour les concerts. Néanmoins cette année nous allons joindre les deux. Nous préparons activement le troisième album et nous allons faire quelques dates cet été (le 10 juillet place Stanislas à Nancy - 21h00 / le 23 juillet Cour de la Manufacture à Nancy - 21h00).
Matthieu, tu détiens également le double emploi de guitariste / chanteur; c'est un plaisir d'allier ces deux instruments ou une nécessité faute de trouver un autre guitariste ou un autre chanteur motivé ?
Au départ, ce fut une nécessité et puis finalement, ça ne fonctionne pas si mal. J'imagine finalement difficilement Elvaron avec une autre voix (ça fait un peu prétentieux, n'est-il pas ? ;-)). Les divers essais avec quelqu'un d'autre au chant ne m'ont pas vraiment convaincus. D'un autre côté, Nico m'épaule énormément et il va prendre de plus en plus d'espace vocal. Et puis, notre claviériste est également chanteuse (dans un registre variété) et il n'est pas impossible qu'elle ait une carte à jouer à ce niveau. L'addition d'un deuxième guitariste se fera peut-être si nous avons un jour une tournée prévue afin de m'épauler.
D'ailleurs s'il fallait trancher, est-ce que tu resterais au chant ou derrière sa guitare ?
Sans hésiter, la guitare… c'est mon instrument de départ.
Est-ce toi qui officie sur les voix quasi Death de l'album ?
Je vois de quelles voix tu parles, dans The Orcs Of Thar. Les voix Death étaient assurées par Julien, notre ancien bassiste. Sur le disque c'est lui qui les chante mais étant donné qu'il n'est plus dans le groupe, nous ne la jouons plus sur scène. Excepté sur cette chanson, c'est bien moi qui chante partout !
La scène mélodique de l'Est semble en plein essor avec de plus en plus de groupes qui sont signés (Karelia, Deafening Silence, ...), quelle est la recette pour faire du Metal en Lorraine ?
Nous sommes assez éloignés de la scène mélodique en fait. Je ne crois pas que ce phénomène de signatures soit seulement basé dans l'Est… Mais dans l'absolu, les labels indépendants signent davantage de groupes. Il est vrai qu'on parle aujourd'hui beaucoup de Scarve, et ça tombe bien car ils sont de Nancy ! Pas de recette miracle mais beaucoup de travail acharné pour faire son trou au niveau des médias.
Est-ce que la proximité de l'Allemagne aide quand on fait du heavy ?
Je ne crois pas, non. Enfin pour nous, cela n'est pas le cas.
Qu'est ce qui est le plus difficile quand on se lance dans l'aventure Metal et que l'on veut sortir un album ?
Outre la condition “sine qua non” d'écrire des bons titres, le plus dur c'est de sortir l'argent nécessaire à la réalisation du disque. Il faut savoir que la plupart du temps, sur les labels indépendants, tous les frais sont à la charge du groupe (surtout si le groupe démarre). Donc matos + studio + pochette + pressage + SACEM + SDRM + INPI + com ça fait un certain nombre de frais. Les groupes de métal français qui sont produits de A à Z sont très peu nombreux.
Avant de conclure, peut-on savoir où en est le prochain album déjà en route il me semble ?
Oui, l'album est pratiquement en boite, il est déjà signé et est normalement prévu pour février 2005. Il sera, évidemment, conceptuel et reprendra là où s'arrête The Call Of The Black Dragon.
Voilà la fin de cette interview, voulez vous comme c'est la coutume lancer un petit message à vos fans français ?
Comme d'hab', ma signature que les fans vont commencé à connaître. Ne vous laissez pas aveugler par le système médiatique… aujourd'hui Evanescence… et demain Les Musclés ? Arrêtez de consommer la musique comme si c'était de la Danette® de Danone®. Retournez chez vos disquaires, écoutez, découvrez, socialisez vous et reprenez le dialogue entre métalleux, souvenez-vous de vos échanges de K7 au lycée, allez aux concerts, lisez le livre de Fabien Hein, arrêtez E-mule, éteignez vos PC.
C'est fini, merci encore pour vos réponses. |
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