LES ACCROS DU METAL - Mai 2005

   

 

CHRONIQUE DE ELVARON « THE BURIED CROWN »

Note : 16/20
Par Rudy "Black Hole"

Oyez braves gens et pauvres gueux que vous êtes, Elvaron a déterré la hache de guerre en enterrant la couronne du Royaume de Thylia.
Son metal prog trashy cocardier va de nouveau pouvoir planer au-dessus de mon repaire sous forme d'un dragon noir inspirateur de cet opus d'Elvaron.
Il s'agit d'un concept tournant autour de la lutte du roi déchu Colwin (d'où, la couronne enterrée) contre le sanguinaire Alifaar/Raistlin.
Le pauvre monarque se réveille prisonnier sur un bateau et c'est vraiment la galère pour lui comme le montre l'intro qui créée superbement l'ambiance avant que Warhead ne nous fasse entrer dans le vif du sujet en nous brossant un portrait des différents protagonistes de l'histoire à grand coups de riffs metal prog sur lesquels le chant mélancolique et rauque de Matthieu fait merveille.
Bien entendu les prouesse techniques ne sont pas absentes de ce titre qu'elles soient jouées à la gratte ou aux claviers avec l'apport de la dextérité de Thomas Letscher sur un rythme effréné. Afin de renforcer l'ambiance Heroic Fantasy , Elvaron se risque même à glisser un intermède acoustique classique, florilège d'instruments à cordes du plus bel effet sur ce morceau épique annonçant des prophéties diaboliques.
Une petite ritournelle genre boite à musique assure la transition avec Sea of Hate qui se fait, dès les premières mesures, très heavy . La basse vrombissante de Nicolas Colnot, les nappes de clavier et le jeu de batterie de Frédéric Renault sont à l'unisson d'une gratte puissante pour un titre très accrocheur et mélancolique.
King of Thylia est le plat de résistance de cet album sous forme d'un tryptique dont le premier volet instrumental est introduit classiquement avec des instruments à vent puis prend une tournure à une forte coloration Dream Theater ce qui n'est vraiment pas pour me déplaire. Colwin prend toute la mesure de son infortune sur un rythme médiéval où les harmonies flamboyantes redonnent une lueur d'espoir au roi déchu.
Elvaron a vraiment très bien évolué avec des claviers beaucoup plus mis en valeur et toujours cet apport d'instruments classiques dans le volet N°3 instrumental.
Le très sombre et tourmenté Ghouls of time relate course contre la montre des 2 derniers compagnons de Colwin.
Il est d'un accès moins évident et vaut surtout par son passage instrumental avec ses riffs de gratte bien gras enrobés de nappes de clavier.
Dark wishpers est un rafraîchissant moment de répit à la sèche et la harpe avant de repartir pour de nouvelles aventures.
Encore un titre sombre pour illustrer la rencontre avec une sorcière maléfique qui recèle en son sein des duels gratte/clavier fort enlevés et un break de sèche fort opportun.
Vient le moment magique du titre éponyme de l'album, celui on l'on prend toute la mesure de la qualité des compos d'Elvaron et de leur complexité ainsi que la profondeur des textes. Chaque personnage s'interroge tour à tour sur ses motivations et les accents se font de nouveau très mélancoliques. On est pris aux tripes par le chant rocailleux de Matthieu qui déclame les états d'âme des gentils et des méchants avant d'être subjugué par les enchaînements instrumentaux tour à tour planants et très agressifs renforcés par une basse très lourde.
Assurément , « The Morceau » de cet album qui fera frissonner l'échine de tous les pékins qui l'écouteront (dsl pour le jeu de mot !).
One last season voit la révolte de Colwin et du peuple de Thylia qui ne sera pas sans conséquences pour ses amis. Il s'agit la encore dans morceau d'anthologie bien dans la lignée de ce metal prog Elvaronien si original avec cette technique musicale mise au service d'une agressivité maîtrisée.
La saga se termine sous forme d'une chanson de geste qu'un ménestrel jouerait pour célébrer la mémoire des ces héros épiques. Moi qui avait trouvé quelconque la fin de « the five shires » le précédent CD d'Elvaron, me voilà comblé par cet épilogue judicieux.
En tous cas, depuis cette époque, les compères de Matthieu Morand ont franchi un sacré palier avec cette œuvre très mature qui pourrait enfin leur valoir une reconnaissance internationale méritée.