MAGIC FIRE MUSIC - Février 2007

   

 

Elvaron - The Buried Crown
Metal Progressif - Thundering Records

Quand on a de la suite dans les idées, on avance plus facilement. C'est ce que semble expérimenter Elvaron : à peine réenregistré et remixé son album quasiment épuisé, le groupe retourne en studio ! On remarquera au passage un changement de line-up : Frédéric et Lindsay intègrent la formation respectivement en tant que batteur et claviériste.
Digne successeur de The five Shires, The buried Crown reprend les choses là où elles étaient. Le concept textuel tourne une fois encore autour d'une épopée de l'ordre de la fantasy. Musicalement, l'album pourrait se diviser en deux grosses parties : les six premiers titres (ou peut-être sept, à cause de leur enchaînement) formant un premier bloc cohérent et lié, alors que la seconde moitié de l'album apparaît constituée de morceaux plus autonomes.
La première partie est très efficace : après une intro mystérieuse, Warhead vient avec sa multitude de feelings, Matthieu varie sa voix et donne ainsi beaucoup de relief à la compo. Les riffs sont assez tendus (on comprend mieux alors la genèse du groupe-concept Akroma !) et les soli laissent aux claviers l'occasion de s'exprimer autrement qu'en nappes. Autre bonne surprise : des instruments classiques qui viennent enrichir le son de ce titre, mais surtout de King of Thylia . Sea of Hate, quant à lui, constitue un autre titre excellent de cet album, particulièrement sur le refrain bien senti. Le final du morceau, très touchant, semble se prolonger sur King of Thylia déjà mentionné. Tout débute comme un morceau de Lacrimosa, mais bien sûr, ne se poursuit pas pareil ! Entre des envolées bien thrash et passages de ménestrels, les trois volets du titre apportent vraiment quelque chose à l'album. On pourrait clore cette première partie si Ghouls of Time ne s'enchaînait pas si vite après. Le morceau est peut-être un peu trop garni de passages barrés, mais propose une progression intéressante. Si Dark Whispers marque une sereine respiration dans le déroulement de l'album, les trois morceaux suivants sont quand même plus durs à digérer si on écoute le disque d'une traite. Cependant, à titre individuel, chacun vaut quelque chose ! Witch of the Forest alterne passages acoustiques et furieux, The buried Crown décolle difficilement, et One last Season prend son temps sans trop convaincre.
Doté d'une production un peu plus sourde que celle de The five Shires, The buried Crown tire un peu sur la longueur, surtout sur la seconde moitié. Qu'à cela ne tienne ! Elvaron essaie de proposer avec générosité un metal aux contours progressifs. Sa générosité se double d'un niveau technique bien perché. La prochaine étape serait peut-être de donner un plus grand relief aux pièces ; les voix et les claviers sont deux portes déjà entrebaillées qu'il faudrait ouvrir plus large.

15/20
L'abbé