Alors que je viens à peine d'éjecter de ma platine son prédécesseur, Mages Battle, The five Shires vient percuter mes oreilles de plein fouet. On parle bien du même groupe ? Oui, on parle bien d'Elvaron, qui a réenregistré et remixé sa deuxième galette pour cause de version originale épuisée (sortie initiale en mai 2003). Et tant qu'à faire, autant ajouter un titre de 20 minutes en bonus !
Ah, bah, tout est bonus dans cet album. A commencer par le son, limpide ! A continuer par les voix ! Fini le rauque, place aux voix claires, moins rock n roll thrashy, mais beaucoup plus vibrantes. Place aussi aux claviers, qui complètent la nouvelle identité sonore du combo. The five Shires, l'album, commence avec The five Shires , le titre. 5 pièces enchassées dans une intro et une outro, le tout pour une épopée de 29 minutes. Quand j'écrivais qu' Elvaron était plus à l'aise dans les longs morceaux, j'en entends la preuve sur cet excellent titre. Tout y passe, voix de ménestrel, gros soli, accélérations que même Mages Battle ne s'était pas autorisées ( The Orcs of Thar !!!). Tout est bien carré, bien en place, rien à redire ! Si le gros de l'album est passé, le thème conceptuel n'est pas épuisé, puisque l'ensemble raconte les « mémoires de Raistlin »... The Tower of Palanthas , le second morceau prend toute sa mesure et s'alambique audacieusement près de 8 minutes. Mais, il ne faut pas croire, Elvaron n'est pas non plus devenu tout propre et tout gentil ! Des vocaux extrêmes sont là, bien placés et donnent du relief aux pièces. Le clavier n'est pas là non plus juste pour poser des nappes (on le retrouve bien sur Killianor's Sight ). Sur Beyond the Gate comme ailleurs, la basse bosse à mort, mais là encore, la production soutient et valorise bien tout. C'est donc très riche, et ça réclame d'être attentif à ce qui se joue, si on veut repérer quel bon riff est dans quelle chanson. Bienvenue dans le prog ! Prog, ou au moins épique, avec le titre bonus The Call of the black Dragon, qui commence en toute sérénité avant de prendre des tournures plus inquiétantes. Les passages s'enchaînent, entre mélodies vocales accrocheuses, parties de double grosse caisse énervée, soli de toute part et accélérations de timbrés.
Alors, bon, je suis conscient de passer à côté de trucs, dans une chronique un peu courte, mais je retiens surtout l'énorme bon en avant de l'album. Le groupe n'était pas satisfait du son mais était fier de ses compos. Depuis 2004, il peut être fier des deux.
17/20
L'abbé