Après la réédition en 2004 du second album du groupe agrémenté de titres supplémentaires, voici l'acte III des mémoires de Raistlin prolongeant le concept instauré par le groupe dès son premier album « Mages Battle ».
Puisé dans l'héroic fantasy, un tel concept permet l'apport de nombreuses inspirations et la présence d'une multitude d'instruments (hautbois, violon, clarinette, trompette…) faisant passer tour à tour cet album par le metal progressif (dominant la charpente et les fondations d'Elvaron), le folk, le heavy speed et quelques interludes acoustiques, le tout, pour imposer à l'auditeur une histoire grandiloquente et un savoir musical diversifié et étonnant.
Matthieu Morand, instigateur de ce Elvaron, est un compositeur qui foisonne d'idées et ne cesse d'étonner au travers de ces douze compositions au risque de rendre difficile l'accès aux auditeurs les moins enclins à découvrir tant de richesse. Il a pris en charge les vocaux et ce sera là le seul point légèrement défaillant sur cet album, ceux-ci ne parviennent pas à tenir la distance face à une débauche instrumentale dans laquelle les paroles semblent noyées et manquent de relief pour souligner les mélodies ou le côté plus puissant de la musique.
Inventivité, complexité et ingéniosité musicale pour un metal progressif de grand talent et mu de diverses influences ne limitant pas l'accessibilité à cette musique aux simples metalleux mais à toute une communauté musicale un tant soit peu ouverte aux multiples richesses offertes par une diversité sans faille et créée avec intelligence.
Un bien bel album, pour ces quatre français, qui n'a rien à envier à certains groupes plus connus.
Vote: 8/10